Page:Grave - La Grande Famille.djvu/222

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tion dans ses évolutions et n’eût pas su d’avance ce qu’elle allait faire.

La route s’étendait au loin droite, large et déserte. Le régiment de Brest s’était dissimulé derrière des haies bordant les champs qui s’étendaient des deux côtés de la route. Le soleil versait des torrents de lumière qu’absorbait le feuillage sombre des chênes et des genêts, mais que réverbérait la poussière blanche de la route.

Ordre fut enfin donné à une compagnie de Pontanezen, de se porter en avant et de déployer une ligne de tirailleurs abritée par les clôtures d’une large prairie faisant face aux tirailleurs « ennemis » et d’attendre leurs mouvements pour évoluer en conséquence.

Ainsi que le comportait le programme, la colonne de Brest « attaqua avec vigueur, » on répondit avec une « vigueur » égale ; puis, la colonne assaillante commença son mouvement de retraite, côtoyant la route, tout en prenant garde de se laisser déborder ou envelopper.

Pendant près d’une heure, selon l’idée du moment qui passait par la tête des directeurs des opérations, on commanda le feu ou on le fît cesser. On ordonna de reculer ou d’avancer ; d’ouvrir ou de resserrer les intervalles, de diminuer ou de renforcer la ligne des tirailleurs. Tout cela au petit