Page:Grave - La Grande Famille.djvu/221

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C’était le moment de faire face à « l’ennemi » qui n’allait pas tarder à paraître. Les officiers multiplièrent les recommandations de l’école de tirailleurs : « Savoir se « défiler » derrière les obstacles naturels ; ménager ses munitions, ne tirer qu’à bonne portée ; se tenir, autant que possible, à la distance réglementaire les uns des autres, l’homme du second rang à la gauche de son chef de file, mais ne pas craindre de s’écarter ou de se rapprocher quelque peu de la distance ordonnée au cas où un abri quelconque, plus rapproché ou plus éloigné, permettrait de se garantir efficacement contre les coups de l’ennemi ».

Tout cela débité mot à mot, sans accentuation et d’un ton qui n’indiquait que trop combien peu les moniteurs s’intéressaient à leur leçon.

On marcha silencieusement pendant près d’une demi-heure, puis les éclaireurs signalèrent l’avant-garde « ennemie » sur la droite, en avant de la colonne.

Aussitôt Rousset donna l’ordre de faire halte, et les officiers de commander aussitôt les mouvements les plus contradictoires, sans s’arrêter à un seul. Raillard qui s’était porté avec le commandant en avant de la colonne, se redressait et faisait le beau. Rousset inspectait la ligne des tirailleurs ennemis, comme s’il eut cherché sérieusement une inspira-