Page:Grave - La Grande Famille.djvu/247

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promeneurs durent pousser sur le bord du chemin, afin de pouvoir passer, la bête qui les regardait de ses grands yeux humides, les frôlant de son mufle rose.

On arriva sur une falaise qui dominait la mer. D’énormes quartiers de roches noirâtres surplombaient la plage qui, à leur pied, s’étendait couverte de sable et de galets, tiquetée çà et là, de rocs à fleurs de terre, couronnés d’algues et de varechs tout humides.

L’aspect de ce coin de marine était grandiose et sévère mais d’un charme attirant cependant, Caragut et ses compagnons s’étaient arrêtés au bord de la falaise, aspirant à pleins poumons les senteurs salines qui se dégageaient des amas de goémons et que la brise rafraîchie soufflait sur la campagne, Caragut, particulièrement était heureux, doucement attiré par le spectacle qu’il avait sous les yeux.

Au fond, la mer s’étendait au loin, en une immense nappe d’eau, sans limites, tachetée de loin en loin par de minuscules points blancs que l’on devinait être quelque voile au large. Le vert sombre de l’eau était rendu plus profond par les rayons du soleil, tandis que la crête blanche des vagues scintillait de gouttelettes de cristaux transparents retombant en cascade dans le vert de la nappe.