Page:Grave - La Grande Famille.djvu/261

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

flexions des autres, quelles belles pièces de terre il y aurait à tailler là-dedans !

À leur gauche s’étendaient des prairies, coupées de loin en loin par l’inévitable clôture de talus couronnés de chênes nains, ombrageant le chemin, et tamisant les rayons du soleil qui s’élevait à l’horizon dans un ciel d’un beau bleu intense sous lequel semblaient voltiger quelques nuages blancs, si légers qu’ils semblaient de la ouate effilochée, et dont le contraste faisait paraître, à travers leurs déchirures, le bleu du ciel plus profond.

La discussion s’était à nouveau arrêtée, et les promeneurs marchaient silencieux.

— Dis donc, fit l’un d’eux, s’adressant à Caragut, tu dois avoir la pépie, à force de bavarder ? Moi j’avoue que j’ai attrapé soif rien que de t’entendre.

— Au bout de ce chemin, fit Mahuret, il y a un village où nous pourrons nous arrêter pour boire un coup.

Dix minutes après ils étaient attablés, ayant chacun devant soi une tasse de cidre.

— Alors, fit Brossier, reprenant la conversation où on l’avait laissée, selon toi il ne devrait plus y avoir d’armée, plus de soldats ?

— Non, car il n’y a rien de plus absurde, rien de plus anti-naturel.

Ou bien le droit du plus fort est la seule règle