Page:Grave - La Grande Famille.djvu/260

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Sous la conduite de Mahuret qui leur servait de guide, connaissant tous les environs de Brest pour les avoir parcourus nombre de fois en tous sens, les promeneurs avaient quitté la grande route pour s’engager en un chemin assez large bordé à leur droite par le mur d’enceinte d’un parc immense. Depuis un quart d’heure, ils longeaient ce mur et le voyaient se continuer devant eux, dominé par la cime des arbres de haute futaie qui s’élevaient en l’air, étendant par dessus leurs rameaux verdoyants.

La crête était couronnée par des nappes de lierre dont les frondaisons retombaient du côté de la route, tapissant ce vieux mur de guirlandes d’un vert sombre et luisant.

— Je suis bien sûr, fit Mahuret, en plaisantant, que les propriétaires de ce parc ne sont pas si bêtes que nous, et qu’ils ne vont pas passer cinq ans de leur existence à la caserne, ou bien se faire casser la gueule dans des disputes qui ne les intéressent pas.

— Tiens, répliqua Caragut, puisque nous sommes là pour y aller à leur place.

Brossier et ses copains supputaient avec admiration l’étendue de terrain que devait contenir l’enceinte de ce mur.

— Bon sang, fit l’un d’eux, résumant les ré-