Page:Grave - La Grande Famille.djvu/279

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ce n’est pas la peine de vous en fouler une. Est-ce que c’est pour vous procurer l’occasion de bavarder que l’on vous a commandés de corvée ? Je vais vous coller deux jours, vous allez voir ça, si je m’y mets.

Enfin, après une heure de cette ballade de tout le bataillon à travers le quartier, on comptait, disséminés sur toute la surface de la cour, un demi cent de petits tas formés des cailloux, papiers et brindilles, rencontrés au hasard de la promenade.

Le clairon, sonnant la soupe, donna le signal de rompre. Les petits tas restèrent dans la cour : le samedi suivant, ils seraient assez dispersés pour occuper une nouvelle corvée.

— Et dire que j’en ai encore pour quatre ans comme cela, soupira Caragut en se dirigeant vers la cuisine de la 28e.

Le soir on l’avertit qu’il était de garde, pour le lendemain, à Pontaniou, la prison militaire du port.

Être de garde, cela lui souriait assez : c’était toujours vingt-quatre heures en moins d’exercices bêtes, et d’engueulades des galonnés, qui ne les ménagent guère, soit que l’on rate un mouvement, soit pour accentuer le commandement, soit tout simplement pour le plaisir de gueuler.

Les exercices ! c’était là ce qui l’horripilait le