Page:Grave - La Grande Famille.djvu/291

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conservait pour le coup d’œil, sans doute. Il y avait là, la fortune de plusieurs marchands de ferraille. Plus loin, c’étaient des ancres énormes, gisant par couples de deux ou trois, dont le poids se chiffrait par milliers de kilos. Des ouvriers faisaient de l’ordre, d’autres s’escrimaient à goudronner, à peindre, à charrier des objets.

Caragut se demandait à quoi pouvait être utile une patrouille dans ce monde de travailleurs.

Peut-être, songeait-il, a-t-on peur que quelque ouvrier emporte dans sa poche une de ces ancres que son poids cependant, devait mettre à l’abri d’une tentative d’enlèvement. Il souriait en lui-même de sa réflexion, lorsqu’il vit le caporal se diriger vers deux ouvriers assis à l’abri d’une pile de bois et qui n’avaient point vu venir la patrouille.

— C’est comme cela que vous vous occupez ? Vos noms ? fit-il, en prenant note de leur matricule[1]. C’est bon, vous aurez de mes nouvelles. Et Caragut se rappela alors que, dans une de ses gardes précédentes, il avait lu sur le tableau de consigne du poste, que le caporal en patrouille avait à surveiller les ouvriers, et à signaler sur son rapport ceux qu’il surprenait en contravention.

  1. Cette surveillance, est, paraît-il, exercée aujourd’hui par les gendarmes. Les postes de garde ne font plus que les patrouilles de nuit.