Page:Grave - La Grande Famille.djvu/323

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Le truc ayant réussi, quand le porte-sabre fut revenu de la réparation, ce fut au tour du ceinturon : un léger coup de couteau sur les coutures, en tirant dessus pour finir de rompre le fil, nouvelle réparation urgente : le lendemain il se présentait encore à l’appel sans sabre, expliquant qu’il avait bien le porte-sabre, mais que maintenant c’était le ceinturon qui manquait. Il fut renvoyé à la chambre ; le second jour il s’en allait de lui-même. Le ceinturon étant revenu, il se présentait équipé complètement à l’appel, mais quittait tranquillement les rangs sitôt qu’il avait répondu, prêt à répondre, qu’on l’envoyait chercher quelque chose à la compagnie si on l’avait interrogé.

Ces escapades réitérées qui le rendaient de plus en plus rossard n’allaient pas sans quelque appréhension. À tous moments, pouvait survenir un officier qui, s’informant du motif de sa présence à la chambre, découvrirait la fraude. Mais Caragut avait un tel dégoût de l’exercice que, chaque fois qu’il trouvait le moyen de s’éclipser, il le saisissait au risque d’encourir la salle de police.


On annonçait une marche de nuit. Caragut espérait l’esquiver, mais son porte-sabre qui était encore une fois en réparation, lui ayant été rendu