Page:Grave - La Grande Famille.djvu/340

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rentrait, on dirait que t’es pris de la danse de Saint-Guy !

— J’ai, que je m’emmerde et que je voudrais être hors d’ici.

— Hé bien ! c’est pas nouveau, c’que tu m’dis là. V’là assez de fois que tu m’le répètes ; il y en a bien d’autres, tu n’es pas le seul, du reste. Mon cochon, si tu continues, t’as le temps de le noyer dans ton emmerdement.

— Hé ! Je le sais bien, et c’est ce qui me chagrine encore plus.

Tiens, je vais aller chercher de l’eau, je vois un bidon vide, l’eau au moins ne manquera pas ; on ne viendra pas nous dire que nous ne faisons pas notre service. Je me coucherai ensuite, tu répondras pour moi à l’appel.

— Si tu veux, moi je ne me couche pas encore.


Tout le monde était au lit, l’extinction des feux sonnée depuis longtemps ; mais à Pontanezen ce n’était qu’une formalité, car les deux lanternes éclairant les chambrées demeuraient allumées toute la nuit.

Caragut, comme les autres, ronflait à poings fermés, lorsque Balan sortit de la chambre de détail où il travaillait avec le sergent-major.

Il était altéré, sans doute, car il se dirigea vers