Page:Grave - La Grande Famille.djvu/37

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pas. Ils avaient trouvé de nouvelles poires qui finançaient à leur tour, et mons Pouliard, la gueule empâtée de la marche et de sa cuite de la veille, avait beau les raccrocher d’un regard quémandeur, ils passaient sans le voir.

— Pourquoi était-il si bête de se laisser gruger ?

— Ah ! dame, tu sais, quand on est saoul !

En ce moment, la présence du colonel fut signalée dans le quartier, chacun dut regagner sa place, au pied de son lit, attendant le grand chef, qui passait par les compagnies à leur tour de rôle.

— Nom de Dieu ! qu’il fait froid, ici, fit tout à coup le sergent-major, en s’amenant en coup de vent ; puisqu’il y a du bois, pourquoi n’allumez-vous pas de feu ? Allons ! les hommes de chambre, du bois là-dedans, et que ça chauffe !

Aussitôt deux hommes de chambrée se précipitèrent pour obéir aux ordres du sergent-major. Mais, comme il n’y avait ni papier, ni petit bois, il se passa un grand quart d’heure avant que le feu flambât.

Le tour d’inspection de la 28e était arrivé, l’entrée du colonel fut annoncée par le cri retentissant de : « À vos rangs !… Fixe ! » poussé par le capitaine qui guettait depuis près d’une demi-heure.

La visite fut rondement menée. Le colonel se