Page:Grave - La Grande Famille.djvu/92

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vider. À part quelques malades, les consignés et ceux qui étaient commandés pour une corvée immédiate, toute la compagnie avait pris sa volée.

À Pontanezen[1], c’étaient plutôt des baraquements qu’une caserne. Au milieu d’un immense terrain, clos de murs, s’alignaient six bâtiments composés d’un rez-de-chaussée et d’un grenier ; bâtiments tenant du hangar par leur légèreté, et longs d’une centaine de mètres, environ.

La salle du rez-de-chaussée, — la distribution était la même dans chaque baraque — divisée en deux dans sa longueur par une cloison percée de deux portes, formait deux salles contenant chacune une centaine de lits. Une compagnie comme la 28e pouvait trouver asile dans les deux salles du rez-de-chaussée, fort humide par parenthèse, les constructions se trouvant sur un sol marécageux.

Les greniers aménagés tant bien que mal n’étaient habités que durant les périodes d’encombrement. Mansardés et très bas de plafond, on y étouffait l’été, on y gelait l’hiver. Mais l’administration trouvait sans doute que, le refrain de Béranger :


Dans un grenier qu’on est bien à vingt ans


doit être excellent en tout temps pour le soldat.

Il y avait un certain pittoresque dans ces longues

  1. Supprimé depuis, comme caserne, paraît-il.