Page:Grave - La Société future.djvu/106

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construction, l’équilibre s’est maintenu pendant quelque temps, penchant même en faveur des travailleurs, mais cela n’a été que temporaire et de courte durée, une génération à peine. Aujourd’hui l’équilibre est rompu, en faveur du capitalisme.

L’outillage s’est graduellement perfectionné, il existe un matériel capable de fournir à tous les besoins, qui ne demande qu’à être entretenu, opération demandant un personnel bien moins considérable que lorsqu’il fallait le construire de toutes pièces.

Malgré l’amélioration momentanée dont ont joui les travailleurs, leurs moyens de consommation ont toujours été des plus restreints ; nombre de leurs besoins ont dû rester « insatisfaits » ; l’encombrement de produits s’accumulant dans les magasins est arrivé, de hardis spéculateurs en ont profité pour produire la hausse ou la baisse selon leurs intérêts, ruiner leurs concurrents, agioter tout à leur aise, mais cela ne vidait pas les magasins. Le commerce crève de pléthore et les travailleurs de faim, à côté des produits qu’ils ont fabriqués.

Pendant longtemps, on a cru que les conquêtes coloniales serviraient de débouché à ce trop-plein de produits qui nous « embarrasse » ! mais, elles deviennent de plus en plus difficiles : les « grandes » puissances, s’étant presque complètement approprié ce qui était appropriable. De plus, on ne s’est pas contenté d’exploiter commercialement les populations que l’on allait « protéger » ; on a voulu aussi les exploiter industriellement. On les a pliées à un régime qui ne pouvait leur convenir. Le résultat ne s’est pas fait attendre, les races les plus vivaces ont tellement été