Page:Grave - La Société future.djvu/134

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à la coercition des lois, si féroces soient-elles, si inquisitoriales qu’on puisse les inventer, et qui, maintenant soulèveraient la foule, si on voulait la réglementer dans ces rapports-là. C’est dans l’adaptation de leur propagande à ces diverses relations que les anarchistes devront s’efforcer et habituer ainsi les individus à comprendre progressivement leur façon de concevoir les relations sociales, les amenant, ensuite à pratiquer leur autonomie dans des relations plus étendues jusqu’à l’antagonisme avec l’ordre actuel.


Nous savons tous qu’il n’y a mauvaise volonté que là où il y a autorité. Tout individu non contaminé par l’avachissement que donne l’éducation bourgeoise a pour caractère de ne pas vouloir être dominé, ni commandé, d’aimer à faire les choses librement.

Si ceux qui sont sincères en réclamant une autorité pour maintenir l’équilibre dans la société future, voulaient fouiller dans le coin le plus reculé de leur cerveau, scruter leurs pensées les plus cachées, ils reconnaîtraient qu’ils veulent bien un pouvoir, mais avec la restriction qu’ils seront libres de l’envoyer promener lorsqu’il voudrait les contraindre à une chose dont ils n’auront pas, eux-mêmes, reconnu l’utilité ! Le pouvoir de leurs rêves, serait un pouvoir ne pouvant, en rien, gêner leur libre évolution.

Mais, chaque individu pense de même ! et comme chaque individu a sa conception particulière d’envisager les choses, il s’ensuit donc qu’un pouvoir sera forcément oppresseur pour quelqu’un ?

S’ils voulaient bien analyser leurs sentiments, les partisans convaincus de l’autorité verraient donc que, dans ces conditions, ils ne veulent une autorité que