Page:Grave - La Société future.djvu/144

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mots. Il ne faut pas que sous les épithètes : Liberté, socialisme, on lui fasse avaler tous les systèmes de régression possible. Que chaque individu soit éclairé sur tous les points et dans tous les détails, cela est impossible, les événements nous surprendront avant que ce travail soit achevé et ce n’est du reste pas nécessaire.

Que chacun ait une compréhension bien nette de son individualité, qu’il sache qu’il ne la fera respecter qu’en respectant celle des autres, pour le surplus les circonstances et la situation le guideront. Que les individus sachent encore ce qui doit rester invariable dans leur action, tout ce qu’ils devront empêcher de renaître pour que la victoire leur soit assurée. Quand on sait bien ce que l’on veut, on fait de la bonne besogne.

« Nous avons le présent contre lequel il faut lutter de toute notre énergie », cela est fort vrai, mais la lutte doit être envisagée à un point de vue plus large, ausculté sous toutes ses faces, et il y a assez de besogne pour toutes les volontés et toutes les énergies.

Pour opérer une transformation, telle que nous l’entendons, il n’est pas trop de toutes les aptitudes, de tous les dévouements ; qu’importe la forme sous laquelle ils se produisent, du moment qu’ils ont pour but l’élucidation d’une vérité, la destruction d’un préjugé. De chacun selon ses forces ! C’est cette division du travail qui, permettant à toutes les initiatives de se produire, nous facilitera la destruction des institutions qui nous oppriment, nous mettant à même de les attaquer de tous les côtés à la fois.


D’autres, — les socialistes — nous disent : « Mais,