Page:Grave - La Société future.djvu/153

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dépravation ; en leur refusant les moyens de développement dont elle dispose pour des préférés, en créant des conditions d’existence qui ramènent l’homme au niveau de ses ancêtres de l’âge de la pierre, en admettant que nos ancêtres de cette époque fussent aussi féroces que l’on veut bien le dire.


Il pourra se produire des cas de violence dans la société future, quels qu’en soient les mobiles, il faudra bien s’en défendre, cela est certain. Mais ceux qui en seront victimes seront en état de légitime défense contre ceux qui voudraient attenter à leur vie ou à leur autonomie ; à moins d’être tout à fait insociable, un individu a toujours des amis qui ne le laisseront pas injustement molester. Même quand vous ne connaissez pas la victime, tout acte arbitraire que vous voyez se commettre sous vos yeux ne vous révolte-t-il pas, et n’êtes-vous pas entraînés à prendre la défense de l’opprimé ? Mais alors que l’on ait le courage de se défendre quand l’agression se produit, que l’agresseur soit châtié séance tenante, cela c’est de la saine morale, on a, tout au moins, le courage de ses actes.

Mais s’abriter derrière un appareil formidable de répression, derrière des entités qui mettent toutes les forces sociales contre un seul individu et prétendre lui appliquer peine et châtiment en jugeant des actes que l’on n’a pas vu commettre, dont on ne connaît pas l’origine, c’est de la couardise. De quel droit la société vient-elle se substituer aux individualités pour punir, lorsqu’elle n’a pas su prévenir l’agression ? de quel droit vient-elle parler défense, quand elle n’a pas su l’assurer matériellement ? Autant nous com-