Page:Grave - La Société future.djvu/307

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tions pour des anomalies que l’on voudrait nous présenter comme un obstacle à l’organisation future.

D’ailleurs la nécessité est là, pour celui qui veut vivre. Aucun maître ne lui commande, mais son existence n’est possible que par l’association. S’il veut périr, il est libre ; mais s’il veut vivre, il ne peut le faire qu’en trouvant des compagnons. La solidarité est une des conditions naturelles de l’existence, et nous nous en tenons aux indications de la nature.

Or, ce que nous venons de dire pour la construction d’un bâtiment peut s’appliquer à toutes les branches de l’activité humaine ; depuis le travail le plus colossal, jusqu’à la plus infime des productions. La liberté la plus complète, voilà le seul moteur de l’activité humaine, avec ses deux corollaires bien entendu : égalité et solidarité.


« Il faudrait des anges, » nous dit-on, « pour qu’une semblable organisation fût possible. L’homme est trop mauvais, il faut le conduire avec des verges ».

L’homme n’est pas un ange, son passé nous le prouve, et, certainement, du jour au lendemain, il ne sera pas transformé ; le changement d’institutions, s’il se faisait brusquement, n’aurait pas le pouvoir de changer instantanément, chaque individu en un penseur ne commettant aucune faute, aucune erreur. La science a détruit la croyance aux talismans.

Mais, dans les premiers chapitres de cet ouvrage, nous avons montré ce que nous entendions par évolution et révolution, et nous pensons avoir fait comprendre que l’une n’était pas possible sans l’autre.