Page:Grave - La Société future.djvu/32

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cette prétention d’être les meilleurs, eux dont la seule supériorité consiste à être venus au monde après leurs pères, au milieu du luxe, des rentes, de tous les moyens de développement, n’ayant d’autres efforts à faire que de se laisser vivre et jouir.

Autrefois, la noblesse aussi, se croyait supérieure. Parce qu’il pouvait citer de ses ancêtres, plus ou moins éloignés, quelques faits, dont beaucoup n’auraient pas déparé le dossier d’un capitaine de grandes routes, ou de proxénète de marque, un gentilhomme se croyait, de beaucoup, supérieur au manant qui ne tenait pas les annales de son ascendance. Aujourd’hui la noblesse a dû céder le pas à la finance. Un homme ne vaut plus par ses ancêtres, mais par ses écus. Le noble datait sa valeur par les existences que ses aïeux pouvaient avoir violemment tranchées, le capitaliste, par les extorsions qu’il peut avoir opérées. Coupe-jarrets et coupeurs de bourses, voilà ce que l’on voudrait nous démontrer être l’élite de l’humanité.

Eux l’élite de l’humanité ! et il y a à peine un siècle que leur classe est au pouvoir, qu’elle est déjà en pleine décadence. Si elle n’était constamment révivifiée par l’apport des travailleurs transfuges que la soif de jouir et de dominer pousse dans ses rangs, peut-on savoir où elle en serait ?

Est-ce dans les sciences ? Mais leur science officielle a toujours été une barrière contre la véritable science. Toutes les découvertes scientifiques ont d’abord été combattues par elle et n’ont été acceptées que lorsque leur évidence crevait les yeux. La principale préoccupation de ses savants autorisés, est de triturer et torturer chaque fait scientifique afin