Page:Grave - La Société future.djvu/33

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d’en extraire une justification de son exploitation.

Est-ce dans les arts, dans la littérature ? mais il n’y a eu d’œuvres sérieuses, vraiment fortes que celles qui démolissaient ses préjugés, ses institutions et reniaient toute solidarité avec elle. Elle a toujours conspué ceux qui apportaient une note nouvelle dans leur art, réservant ses faveurs et ses jouissances aux plus plates médiocrités, aux plus écœurantes non-valeurs.

Et dans la politique, — la force de son système, — s’y est-elle distinguée, au moins ? Parlons-en. Un ramassis d’aigrefins et de ruffians, n’ayant à leur actif aucune idée forte, aucune conception justifiant leur prétention, pouvant faire excuser leur pleutrerie. Des hommes tarés ne voyant dans le pouvoir qu’un moyen de trafiquer de leur influence et de s’enrichir plus vite. Ils ont tellement conscience de leur abjection que, même dans la défense de leur classe, ils n’osent plus apporter la farouche énergie des conventionnels de 93, qui sectaires fanatiques pour leur caste, furent cruels aux classes qu’ils dépossédaient, injustes et féroces pour la classe des travailleurs qui contribua à leur victoire, mais qui, du moins eurent le courage de leurs actes, payèrent de leur peau, et eurent le mérite de ne pas être vulgaires. Leurs descendants sont peut-être plus féroces, mais trop lâches pour payer de leur peau. Ils cherchent à escobarder même avec les lois qu’ils font eux-mêmes.

Que sont devenus les descendants de cette race forte, issue, elle-même, des tenaces communiers du moyen-âge ? — Disparus de la scène de l’histoire ; tombés dans l’oubli, remplacés par les escrocs de la politique qui ne se maintiennent sur la scène parlementaire que par une absence complète de toute vergogne, ce