Page:Grave - La Société future.djvu/326

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vrir pour concourir à la fondation d’établissements d’utilité générale, ne devant jamais rien rapporter à ceux qui ont versé. Ce sont des exceptions, — plutôt en faveur de notre argumentation, mais, insuffisantes à établir une argumentation sérieuse, et que nous laisserons de côté.

Réellement, il s’ensuit que beaucoup d’idées se trouvent indéfiniment ajournées, lorsqu’elles ne sont pas définitivement enterrées, car si elles offrent une utilité générale, elles ne produiraient, immédiatement, aucun intérêt aux capitaux que l’on y emploierait. Pour voir le jour, une idée, en plus de son utilité générale, doit pouvoir servir d’instrument à édifier ou grossir la fortune de quelques-uns.

Or, ce qui se fait dans la société actuelle, pourquoi ne se ferait-il pas dans la société future, considérations financières écartées ? — Tel qui sentirait l’idée avant tout autre, prendrait l’initiative du travail de propagande à accomplir, ferait appel aux bonnes volontés, développerait son idée par tous les moyens existants, cherchant à faire passer sa conviction dans le cerveau du plus grand nombre d’adhérents possible. Au lieu de souscrire pour des versements de fonds, on souscrirait des promesses de contribuer, de son intelligence, de ses forces, au travail projeté, jusqu’à ce que l’on eût, enfin, réuni le personnel nécessaire.

Toute œuvre qui aurait une réelle valeur d’utilité générale serait sûre de trouver un appui parmi les groupes, d’autant plus vivement, que l’on ne pourrait compter que sur soi-même pour réaliser les améliorations dont on éprouverait le besoin, tandis que, dans la société actuelle, il ne suffit pas d’éprouver le besoin d’un travail urgent, de consentir à en fournir