Page:Grave - La Société future.djvu/327

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les frais, il faut encore obtenir l’approbation du pouvoir central, ce qui ne réussit pas toujours, ou qu’après bien des années de lutte.

Il faudrait qu’une idée fût bien peu comprise pour ne pas rallier autour d’elle un personnel suffisant à en assurer l’exécution ; c’est qu’alors son utilité ne serait pas absolument démontrée. Si réellement, elle était utile, elle trouverait toujours un noyau de propagandistes qui lutteraient pour sa diffusion. Nous n’avons pas la prétention de marcher plus vite que l’évolution, il y aurait toujours l’avantage de ne pas la voir écarter, quoique comprise, pour la seule raison qu’elle ne rapporterait pas de dividendes assez forts à ceux qui y engageraient leurs capitaux.


« Tout cela est bien, » répondent quelques-uns, « mais, c’est une république spartiate que vous voulez établir, tout devra y être tourné au profit de la société, l’individu devra, quoi que vous en disiez, s’y sacrifier au bien commun, on y crèverait d’ennui, dans votre société, les individus devraient renoncer à toute distraction, à tout amusement, puisque la production ne devrait concourir qu’aux objets de nécessité.»

Nous avons vu qu’une meilleure répartition du travail procurerait à l’individu de longues heures qu’il pourrait employer aux occupations qui lui plairaient, cette crainte est donc chimérique, puisque l’homme sera toujours à même de s’associer avec qui bon lui semblera, pour produire ce qui flattera le mieux ses goûts. Tout ce que l’homme peut désirer, n’est-il pas un besoin pour lui ? Les besoins matériels ne sont pas les seuls besoins qu’il ressente avec violence ; tout ce qui lui devient nécessaire, rentre dans