Page:Grave - La Société future.djvu/34

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qui leur permet d’avaler les camouflets les plus retentissants, avec la même tranquillité qu’ils empochent les pots de vin, ne dominant les autres que par une roublardise qui, chez eux, remplace l’intelligence, mais ne l’est pas.

La classe bourgeoise est devenue parasite, elle vit aux dépens de ceux qui agissent, de ceux qui travaillent, perdant ainsi la faculté de produire elle-même. Et lorsque des hommes, d’un savoir supérieur, comme ceux que nous venons de citer, et dont nous pourrions allonger la liste ; des hommes qui ont eu à leur disposition tous les moyens de développement dont sont privés les travailleurs, en arrivent à tirer, des données scientifiques que leur éducation leur permet d’analyser, des conclusions pareilles à celles que nous venons de lire, nous sommes en droit de nous demander quel serait le degré de développement qu’eux-mêmes auraient atteint, s’ils avaient été privés des moyens d’étudier.

Eux, les meilleurs ! mais pour quelques-uns qui profitent réellement de ces moyens de développement que procurent la richesse et la position sociale, richesse produite par les seuls efforts des travailleurs, combien dont l’intelligence reste véritablement inférieure, et qui seraient bien empêchés de vivre s’ils devaient, eux-mêmes produire pour assurer leur existence ? Combien d’intelligences dont s’enorgueillit la bourgeoisie, ont-elles été drainées, à son profit, au détriment du prolétariat, les comptant à son actif, alors que c’est eux, au contraire, qui l’ont conquise de haute lutte !

Combien, en revanche, parmi les travailleurs, qui