Page:Grave - La Société future.djvu/82

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humain, les réformes ne seront qu’un appât grossier pour égarer les travailleurs, ou un perfectionnement en faveur du Capital pour continuer son exploitation. L’abolition de l’autorité, la transformation de la propriété, l’abolition de la monnaie, peuvent seules assurer l’affranchissement des travailleurs. Il serait absurde de compter l’obtenir, non seulement tant que la bourgeoisie sera au pouvoir, mais même d’un pouvoir ouvrier.

Mais, si trompeuses et si illusoires que soient les réformes, il y a des individus qui, de bonne foi, croient opérer avec elles une amélioration dans le sort des travailleurs. Ils s’imaginent sincèrement obtenir des parlements, des transformations dans l’ordre social, qui auraient le pouvoir d’apporter, sinon la richesse au sein des familles de travailleurs, tout au moins le bien-être. Tenant pour nulles et non avenues les expériences du passé et du présent, ils travaillent à convaincre les électeurs de l’excellence de leurs panacées, les engageant à ne voter que pour des candidats leur promettant de travailler à la réalisation desdites réformes.

Bien entendu, nous parlons ici des gens convaincus, ne faisant pas de la politique un métier, n’affirmant que ce qu’ils croient vrai.

En travaillant à préconiser leurs réformes, ces évolutionistes convaincus font inconsciemment le jeu des politiciens, et dévoient les travailleurs en leur faisant espérer des progrès qui se tourneront contre eux ; ils aident à les tenir dans ce cercle vicieux du parlementarisme qui les fait se consoler de chaque déception en espérant mieux pour l’avenir.

Mais chaque médaille a son revers ; s’ils travaillent