Page:Grave - La Société future.djvu/83

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inconsciemment à dévoyer les travailleurs, les promoteurs de réformes n’en travaillent pas moins inconsciemment, et sous la forme négative, à ruiner le crédit du parlementarisme. Si la grande masse ne se rebute pas des déceptions et, après chaque trahison, continue à porter son bulletin dans l’urne, ceux qui réfléchissent s’aperçoivent de l’impuissance du parlementarisme et cherchent leur émancipation dans une autre voie.

Il arrive encore à ceux qui cherchent, de bonne foi, à l’exploitation et à la misère, des remèdes légaux, que, parfois, ils mettent la main sur des réformes qui sapent les fondements de la société bourgeoise, et se font traiter, par la bourgeoisie, comme de vulgaires révolutionnaires. Tout le mouvement d’idées qu’ils engendrent travaille à préparer le cerveau des travailleurs aux conséquences de la Révolution sociale. Les mouvements politiques engendrés par eux peuvent, de par le fait des choses, se générer en mouvements économiques plus prononcés.


Ceux qui ont compris que la force seule pouvait les émanciper, n’ont, certes, pas à se préocctiper de ce mouvement de réformes ; qu’ils soient sincères ou que ce soit pour des motifs d’ambition personnelle, ceux qui préconisent la voie parlementaire n’en travaillent pas moins à égarer le travailleur, ce mouvement doit être combattu.

Chaque fois que l’on discute avec un contradicteur, il doit être admis qu’il est de bonne foi ; ce n’est pas sa conviction que l’on discute, mais les déductions qu’il tire des idées qu’il exprime, les résultats qu’il en attend. On peut, avec de très mauvaises in-