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ET L’ANARCHIE

d’années ; que ces revendications toujours stériles prennent jour en même temps que la période historique ! Sachez que si elles revêtent la forme violente, c’est qu’on leur refuse toute satisfaction. Faut-il qu’ils continuent à s’agenouiller en demandant : Merci ! quand ils n’ont jamais rien obtenu qu’en couchant leurs maîtres à leurs pieds et en prenant les libertés qu’il leur fallait ? Nos maîtres, dédaigneux, croyant parler à des esclaves, peuvent nous dire : « Formulez poliment vos demandes, je verrai si je dois y faire droit » ; mais ceux qui voient dans l’affranchissement des travailleurs un acte de justice et non une concession, ceux-là diront : « Nous voulons ! » Tant pis pour les petits-maîtres que ce langage peut offusquer.


Tout s’enchaîne dans le système qui nous écrase ; il ne suffit pas d’être animé de bonnes intentions pour obtenir le résultat désiré ; il n’y a d’amélioration possible qu’en détruisant ce système. Il n’est établi que pour l’exploitation et l’oppression. Nous ne voulons pas améliorer l’exploitation et l’oppression, mais les détruire. C’est la conclusion où aboutiront, fatalement, tous ceux qui, sachant s’élever du point de vue étroit où ils se sont placés, sauront envisager la question dans son ensemble et comprendre que les révolutions ne sont pas le fait des hommes seuls, mais des institutions qui se