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ET L’ANARCHIE

travailleurs, sachant qu’elles ne sont que des replâtrages, quand ce n’est pas mensonges.


Que ceux qui croient aux réformes travaillent à leur réalisation, nous n’y voyons pas de mal, au contraire : plus la bourgeoisie en essaiera, plus les travailleurs verront que, plus ça change, plus c’est la même chose. Où nous nous insurgeons, c’est quand on vient nous les présenter comme des panacées et dire aux travailleurs : « Soyez bien sages, soyez bien doux, bien calmes, et alors nous verrons si nous pouvons faire quelque chose pour vous ! »

Alors, nous qui avons compris que les réformes étaient illusoires, que les exploiteurs occupaient une place usurpée, nous disons : « Travailleurs, on vous berne, ces réformes promises ne sont que des leurres, et par-dessus le marché on veut vous les faire demander comme une aumône, tandis que, virtuellement, vous avez le droit d’exiger beaucoup plus. Libre à vous d’essayer des moyens que l’on vous présente, mais sachant d’avance qu’ils ne produiront rien pour votre émancipation, ne vous attardez pas dans le cercle vicieux où l’on veut vous entraîner, organisez-vous donc pour vous emparer de ce qui vous est dû ; laissez les retardataires s’amuser à ces tromperies, la révolution est là, qui s’avance, formidable, engendrée par la mauvaise organisation sociale, qui vous entraînera, malgré vous, à prendre les armes pour faire valoir votre droit de vivre.