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ET L’ANARCHIE

fluence immédiate sur les événements et la marche de l’organisation sociale. Mais est-ce une raison pour ne pas travailler à leur réalisation ?

Si l’on est convaincu de leur justesse, pourquoi ne chercherait-on pas à les faire entrer dans la pratique ? — Si tout le monde dit : « Ce n’est pas possible ! » et accepte passivement le joug de la société actuelle, il est évident que l’ordre bourgeois aura encore de longs siècles devant lui.

Si les premiers penseurs qui ont combattu l’église et la monarchie, pour les idées naturelles et l’indépendance, ont affronté le bûcher et l’échafaud pour les confesser s’étaient dit cela, en pensant à leur idéal, nous en serions encore aujourd’hui aux conceptions mystiques et au droit du seigneur.

C’est parce qu’il y a toujours eu des gens qui n’étaient pas « pratiques », mais uniquement convaincus de la vérité, qui ont cherché à la faire pénétrer, de toutes leurs forces, partout où ils pouvaient, que l’homme, aujourd’hui, commence à connaître son origine et à se dépêtrer des préjugés d’autorité divine et humaine.


Dans son livre d’une réelle valeur : Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction[1], M. Guyau, dans un chapitre admirable, développe cette idée :

  1. Félix Alcan, éditeur, 108, boulevard Saint-Germain.
16.