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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

l’énergie déployée à leur propagande et leur diffusion par ceux qui les auront comprises. Le succès dépend de la force que nous mettrons au service de la révolution, mais si nous ne l’employons pas immédiatement, cette force, si nous n’essayons pas dépasser, d’emblée, de la théorie à la pratique, il faut bien reconnaître qu’il y a des obstacles. Si nos idées étaient immédiatement réalisables, nous serions tout à fait inexcusables de ne pas tenter la solution. Or, quelle est ou quelles sont ces difficultés, c’est là ce qu’il s’agit de chercher pour les surmonter au lieu de les nier.

Et, du reste, si nous faisons de la propagande, c’est justement pour essayer de faire entrer nos idées dans la pratique, car si elles étaient immédiatement réalisables, la force seule des choses suffirait.

Il faut nous habituer à voir les choses froidement, à ne plus nous obstiner à regarder, par des verres grossissants, l’objet de nos désirs, et par le petit bout de la lorgnette ce que nous redoutons. C’est la vérité seule que nous cherchons. Si nous nous décevons nous-mêmes, nous trompons aussi les autres et la révolution que nous ferions serait à recommencer.


Ce n’est, généralement, que lorsqu’ils sont à bout d’arguments, que nos contradicteurs nous objectent l’impraticabilité de nos idées, et nous de-