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ET L’ANARCHIE

l’entraînerons derrière nous, etc., etc. ». Vraiment des dictateurs ne parleraient pas autrement. C’est une façon d’envisager la masse que nous tenons de notre passé autoritaire.

Non pas que nous voulions nier l’influence des minorités sur la foule ; c’est parce que nous sommes convaincus de leur action que nous nous remuons tant ; seulement nous pensons que, en temps de révolution, la seule prise que les anarchistes puissent avoir sur la masse, sera celle de l’action : mettre leurs idées en pratique, prêcher d’exemple, ce n’est qu’à ce prix qu’on entraînera la foule. Seulement, il faut être bien convaincu que, malgré tout, ces actes n’auront d’action sur la masse qu’autant que la compréhension en aura été préparée, chez elle, par une propagande claire et précise, qu’elle-même se trouvera debout, sous l’impulsion d’idées précédemment reçues.


Or, si nous savons faire la propagande des nôtres, c’est leur influence qui se fera sentir ; ce n’est qu’à condition d’avoir su les élucider et les rendre compréhensibles que nous aurons chance de prendre quelque part à la transformation sociale. Nous n’aurons pas alors à craindre de ne pas être suivis, mais nous aurons, au contraire, à redouter les entraves apportées par ceux qui se considèrent comme des meneurs.

En temps de révolution, les précurseurs sont