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Page:Grave - Le Mouvement libertaire sous la IIIe République.djvu/109

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des lettres de lui, qui ont trait à cet incident, je vois qu’il fit demander, une première fois, la remise de l’audience, n’étant pas prêt. Ensuite, l’affaire fut inscrite deux ou trois fois au rôle, mais, à chaque fois, ce fut l’avocat de la Société qui demanda le renvoi. Puis, l’affaire disparut du rôle, je n’en entendis plus parler.

Nous avions gagné notre procès devant le public. L’étroitesse d’esprit qui dirigeait le comité de la Société avait été amplement démontrée. Je crois même que, par la suite, des améliorations furent apportées, sinon dans les statuts, au moins dans la façon d’agir.

Cependant, pour se rappeler à mon souvenir sans doute, je recevais de temps à autre quelque réclamation avec une note à payer.

Une fois c’était pour un article politique de C. Pelletan. J’écrivis à ce dernier. Voici la réponse que j’en reçus :

chambre
des députés
Paris, le 11 octobre 1909.
Mon Cher Confrère,

Je déplore, croyez-le très sincèrement, les difficultés que vous avez eues avec la Société des Gens de Lettres, à la suite de la reproduction d’un de mes articles.

J’aurais voulu pouvoir intervenir, malheureusement cela m’est impossible. Je suis, en effet, lié par un contrat avec la Société et seule ma démission pourrait me dégager ; mais après plus de vingt ans d’affiliation, il me serait pénible d’en arriver là.

Si vous m’aviez demandé l’autorisation de reproduire l’article en question, je vous aurais mis sur vos gardes ; il est fâcheux que vous ne l’ayez pas fait.

Agréez, mon cher confrère, l’expression de mes sentiments cordiaux et mes plus vifs regrets.

C. Pelletan.

Tous les jours, dans la presse politique, on reproduit des articles de confrères, c’est pourquoi je n’avais pas cru nécessaire de demander l’autorisation de reproduire à Pelletan.