Page:Grave - Les Aventures de Nono.djvu/37

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Nono courut à la fontaine, où il s’agenouilla pour puiser avec ses mains l’eau dont il se désaltéra goulûment, et qui lui sembla si délicieuse qu’il la trouva la meilleure de toutes les boissons.

— Tout de même, pensa Nono, sans le pinson, je ne serais pas venu ici. C’est pour le suivre que j’ai quitté ma première route, et il le chercha des yeux pour le remercier. L’oiseau avait disparu.

Nono se pencha à nouveau vers la source pour boire encore une fois de cette eau si fraîche. Enfin rassasié, il allait se relever, lorsqu’il aperçut une pauvre abeille qui se débattait au milieu de la vasque, et que, malgré tous ses efforts, le courant allait entraîner et submerger dans ses remous. De sa badine qu’il n’avait pas quittée, Nono sortit la bestiole de l’eau et la posa délicatement sur la mousse, où donnait le soleil, pour qu’elle pût se sécher, s’attardant à voir ce qu’elle allait faire, malgré les tiraillements d’estomac que lui faisait éprouver la faim qui, elle, n’était pas calmée.