Page:Graveurs XVIIIe Portalis Beraldi 1 1.djvu/236

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tant à la manière du pastel qu’aux deux crayons le noir rehaussé de blanc, sur papier bleu, par le Sr Bonnet, gratifié pensionné du Roi pour l’invention de ces nouvelles gravures. C’est une petite plaquette de quarante pages, texte gravé. Les articles, au nombre de 1,054, comme nous l’avons dit, sont à prix marqués.

Les pièces les plus chères sont les estampes à titres anglais, le plus haut prix du catalogue est atteint par le n° 300 , à douze livres ; viennent ensuite cinq ou six pièces à neuf livres ; puis quelques-unes à trois ; la presque totalité des sujets coûte moins d’une livre. Les têtes de femme à plusieurs crayons, quinze sols. Le portrait de Louis XV va jusqu’à trois livres ; mais ceux de Madame du Barry et de la Dauphine sont cotés simplement quinze sols. A rapprocher du prix d’aujourd’hui.

Il ne faudrait pas croire que Bonnet ait gravé de sa main toutes ces pièces ; l’indication Bonnet direxit que portent un grand nombre d’entre elles, nous montre suffisamment que sa boutique d’estampes de la rue Saint-Jacques, au coin de celle de la Parcheminerie , au Magasin Anglais, était aussi un atelier où, sous ses yeux, des graveurs en sous-ordre exécutaient, d’une main trop souvent mal exercée, des petits sujets galants pour l’exportation. Il y en a avec cadres dorés, suivant le procédé inventé en 1776 par Louis Marin (Bonnet). Cette application de la dorure à l’estampe est le dernier mot du dévergondage artistique.

Nous pensons que c’est par l’intermédiaire du graveur Vivarès que Bonnet faisait écouler à Londres