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Page:Graveurs XVIIIe Portalis Beraldi 1 1.djvu/237

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ses produits. Il n’y a pas d’autre nom à donner à ces gravures , qui sentent par trop le commerce et l’article Paris. Bartolozzi n’est donc pas seul l’inventeur de la gravure facile ; avant ses procédés sommaires, l’expéditive manière noire était connue, et nous voyons aussi que les Le Prince, les Demarteau et les Bonnet, en France, ne devaient pas avoir précisément le travail pénible.

N’ayant jamais été à même de voir réuni un œuvre complet de Bonnet, nous serions embarrassés pour désigner, à coup sûr, aux collectionneurs, celles de ses estampes qu’on doit considérer comme les meilleures. Il faut donc laisser chacun choisir suivant son goût, à mesure que les pièces se présentent, et en se pénétrant bien de ce principe que les gravures en imitation de crayon et de pastel, et surtout à la sanguine , doivent être d’une pureté absolue, et supportent moins que toutes les autres d’être défraîchies. 1. — Les pièces les plus caractéristiques de l’œuvre de Bonnet, sont assurément ces grandes têtes de jeunes femmes qu’il exécuta d’après Boucher ou Lagrenée, en imitant à s’y méprendre le grain du pastel, avec rehauts de blancs, suivant un procédé dont il était l’inventeur et qu’il a décrit dans une brochure : Le Pastel en gravure inventé et exécuté par Louis Bonnet en 1769, composé de huit épreuves qui indiquent les différents degrés. Ce titre seul fait suffisamment comprendre la nature du procédé, coups de planches successifs imprimant chacun une couleur, comme pour notre moderne chromolithographie. Une tête de Flore, de grandeur naturelle, offre une vague ressemblance avec Madame de Pompa-