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EN FLORIDE

garde le plus grand silence, afin de ne pas effaroucher le gibier. On fait des battues dans la forêt jusqu’à ce qu’on arrive au viandis, et, là, on regarde attentivement pour voir si l’on ne découvrira pas les deux yeux brillants de l’animal que l’on chasse. La réflexion de la lumière rend le daim immobile ; il la regarde fixement, et ses yeux ressemblent à deux étoiles étincelantes. Arrivés à 60 ou 80 verges, le guide indique de la main aux chasseurs qui le suivent dans quelle direction il aperçoit les yeux de l’animal. On peut alors viser, mais viser entre les deux yeux, à deux ou trois pouces plus bas, et, si vous avez tiré juste, la balle aura frappé l’animal en pleine poitrine. Comme il y a beaucoup de bestiaux qui rôdent sur le même terrain, il faut bien prendre garde de ne pas les prendre pour des daims. Il n’y a pas beaucoup de moyen de se tromper pour celui qui est habitué à cette chasse, vu que les yeux des bestiaux sont plus éloignés l’un de l’autre que ceux des daims. Mon compagnon, à notre première expédition, ne comprenant pas bien encore la manière de distinguer entre un daim et une vache, et, pressé de tirer, atteignit une vache, sans la tuer, heureusement. Naturellement, la chose fut tenue secrète tout le temps que nous fumes en Floride, vu qu’il y a une forte amende d’imposée à celui qui tue ou blesse les bestiaux d’autrui. Lorsque le daim