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EN RACONTANT

confirmé que trop souvent la justesse des craintes qu’éprouvèrent les intrépides marins, qui, les premiers, s’engagèrent sur son cours majestueux et inconnu.

Que de lamentables récits ne pourrais-je pas vous raconter à ce sujet ! Que de navrantes relations n’y aurait-il pas à faire ! Je vous en dirai quelques-unes dans le cours de cet entretien, mais je dois vous avouer que ce n’est pas là précisément le but que me suis proposé en rédigeant ces notes, mais plutôt de donner un aperçu des efforts qui ont été tentés pour écarter, autant que possible, les dangers que le navigateur court en visitant nos parages.

Je reconnais parfaitement mon insuffisance à traiter comme il devrait l’être le sujet que je vais aborder : je ne me dissimule pas que des personnes plus habiles pourraient faire une étude fort intéressante sur cette question de la navigation du Saint-Laurent, et de tout ce qui s’y rattache.

Aussi, je désire tout bonnement raconter quelques-uns des faits qui sont venus à ma connaissance, et donner quelques détails sur les moyens qui ont été pris, — surtout pendant ces dernières années — pour rendre la navigation de notre fleuve plus facile, et je pourrais ajouter que nous avons réussi à la rendre, non seulement moins dangereuse, mais même agréable.