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L’ÎLE D’ANTICOSTI

heures plus tard, j’apprenais la nouvelle de ce désastre, et mon département avisa de suite aux moyens de secourir les naufragés.

On expédia le premier navire qu’on put trouver avec des provisions, des médicaments, et un médecin dont les soins seraient, sans doute, requis.

Ce vaisseau, après deux jours de navigation, arriva en vue de l’île, dans la baie Ellis, où les survivants de l’équipage reçurent tous les soins possibles. Il leur fallut faire cependant un trajet de quatorze milles pour se rendre à cette baie, qu’ils atteignirent non sans avoir surmonté de nouvelles et terribles difficultés. Le délire s’était emparé du capitaine McLimont. Il fut emmailloté de couvertures et attaché sur un traîneau à chien appelé cométique, et amené sur la côte couverte de glaces jusqu’à cet endroit.

Le long du chemin, le traîneau enfonça sous la glace ; la capitaine, déjà si souffrant, fut plongé dans l’eau jusqu’au cou, et l’on craignit même pour un instant qu’il ne disparût tout à fait. Ses hommes, cependant, quoique transis par le froid, le tirèrent de ce mauvais pas, avant que l’eau pût pénétrer l’épaisseur des couvertures qui le recouvraient » mais quand il arriva à la baie Ellis, ou aurait dit une masse de glaçons.

Quelques jours après, un goëleton fut pris dans