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UNE BALEINE


Ma sœur, dit Dinarzade, je ne sais quelle sera la fin de cette histoire, mais je trouve le commencement admirable. »
LES MILLE ET UNE NUITS.


Le matin du 4 août 1872, j’ordonnai, comme cela se faisait tous les ans à pareille date, à un des navires sous mon contrôle, de faire un voyage dans le nord du chenal.

Ce voyage, qui devait durer plusieurs jours et me procurer quelque loisir, était attendu avec impatience, vu que je me proposais une excursion à quelques-uns de nos lacs pour y pêcher la truite.

Tous mes préparatifs avaient été faits : mouches, lignes et cannes à pêche avait déjà subi une inspection minutieuse, et le lendemain matin, de bonne heure, je devais partir avec un joyeux compagnon.

Je ne m’attendais nullement alors à la surprise que le sort me tenait en réserve, et à l’espèce de poisson auquel j’allais bientôt avoir affaire. En ce moment du moins, je ne rêvais que truites et saumons, et les monstres, telles que des baleines, dépassaient assurément les bornes de mon ambition.