Après le départ du navire, je quittai mon bureau pour me rendre chez moi, où, à l’heure habituelle, je me mis au lit. Mais, à minuit, je fus éveillé soudain par quelqu’un qui agitait violemment la sonnette de ma porte, et je descendis à la hâte pour voir ce que c’était. J’ouvris, et aussitôt un de mes jeunes neveux, qui avait pris passage à bord du steamer, se précipita dans la maison. Il était tellement surexcité et hors d’haleine, qu’il lui fût impossible d’abord de proférer une seule parole. Dès qu’il put dire quelques mots, il m’annonça que le navire était revenu. Cette circonstance était tellement inattendue, que je craignais beaucoup qu’un grand malheur ne fût arrivé : que quelqu’un se fût noyé ou eût été tué.
Je lui dis de me faire connaître de suite le pire des choses.
« Ah ! mon oncle », dit-il d’une voix que brisait l’émotion, « le steamer… le capitaine… la baleine… » !
Je n’y pouvais rien comprendre, sinon qu’il pouvait être question de baleine.
« Que veux-tu dire ? As-tu perdu l’esprit ? »
« Non, non, répondit-il, le capitaine veut vous voir immédiatement à ce sujet. »
« Oh ! quel monstre… ! deux cents pieds de long, et de la grosseur d’un navire ! »