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EN RACONTANT

Je lui fis l’offre de mes services ; un canot fut retenu, et, m’étant pourvu de cannes à pêcher, lignes, hameçons, enfin de tout l’attirail nécessaire, je me préparai à le recevoir, ainsi que madame la duchesse, leur fils et leurs deux filles.

Au jour convenu, par une belle après-midi de juin, nous partîmes en voiture, en route pour un lac en renom, à quelques douze milles de la ville[1].

Les nobles étrangers furent bientôt installés dans le canot, qui ne tarda pas à glisser mollement sur le lac calme et poli comme un miroir ; mais pas une truite ne put être prise pour corroborer les rapports enthousiastes que j’avais faits.

J’étais mortifié et désappointé en même temps de leur peu de succès.

M’étant placé sur l’avant du canot, je déployai tout le savoir-faire que plusieurs années de pratique m’avaient appris ; mais ce fut en vain, pas une truite ne se montra.

Je me retournai pour voir à quoi mes hôtes passaient leur temps. Je les vis en frais de disséquer une fleur des champs ramassée sur la route, la comparant avec d’autres de même famille qu’ils avaient connues en Europe.

Ce noble personnage, en mentionnant le nom

  1. Le lac Beauport.