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LES PÊCHEURS DU LABRADOR

right nous transporta tour à tour sur son dos, étant le seul chaussé de grandes bottes à l’épreuve de l’eau. Comme il portait un poids de deux cents livres en ma personne, il avoua que j’étais un pesant fardeau. Au son de la cloche de la petite chapelle, des pavillons furent hissés pour souhaiter la bienvenue au missionnaire et à ses hôtes. Après une courte visite à la chapelle, élevée dans un endroit isolé, nous fumes invités à entrer dans une maison appelée « maison de la mission », où nous reçûmes une hospitalité des plus empressée de la part d’une demoiselle Baylis, de Montréal, qui, depuis deux ans, se consacrait à une œuvre de dévouement, en remplissant les fonctions d’institutrice auprès des pauvres pêcheurs.

La maison, construite en bois, est confortable. Des madriers, provenant du naufrage du steamer Ottawa, jeté sur la côte opposée de Terreneuve, avaient servi à faire un portique qui relevait de beaucoup l’apparence de l’édifice. Je rencontrai là aussi plusieurs jeunes filles pensionnaires, qui secondaient mademoiselle Baylis, en tenant une école fréquentée par 30 à 40 enfants. Elles aident aussi le missionnaire dans ses travaux apostoliques, et parcourent elles-mêmes un vaste territoire, l’été en bateau, et l’hiver sur des cométiques ou traîneaux tirés par des chiens. Elles visitent les malades, leur distribuent des médicaments ; et, plus d’une fois, du-