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EN RACONTANT

rant des hivers longs et rigoureux, elles ont été obligées de partager leurs provisions avec les indigents.

Dix à douze pauvres familles, ayant généralement huit à dix enfants chacune, sont établies dans les environs de ce chef-lieu de la mission. Je les visitai toutes en compagnie de M. Butler, et je constatai qu’elles étaient dans la plus grande pénurie. Après avoir fait une liste des habitants de ce district, en tenant compte du nombre et des besoins de chaque famille, nous passâmes à cette maison de la mission une soirée des plus agréables, qui fut terminée par des prières et des hymnes. Le lendemain matin, après déjeuner, nous dîmes adieu à mademoiselle Baylis, au révérend M. Butler, aux habitants de la Baie aux Saumons, et nous nous embarquâmes pour regagner le steamer, mouillé à 9 milles plus loin.

Durant ce trajet, nous fumes gratifiés d’une pluie battante qui nous trempa jusqu’aux os. Nous atteignîmes notre vaisseau à 2 heures, non sans avoir éprouvé le roulis plus que désagréable d’une grosse mer.

En arrivant à bord, mon premier soin fut de décharger les secours, que je confiai à un M. Whiteby, de Bonne Espérance, le point le plus rapproché de la Baie aux Saumons, et qui, de plus, possède un port excellent. On y arrive par plusieurs passes,