Page:Gregory - En racontant, 1886.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
70
EN RACONTANT

plus qu’ils peuvent vendre leur poisson sur le marché de Québec au plus haut prix, et y acheter ce dont ils ont besoin au plus bas chiffre. Je visitai plusieurs familles à Natashquan qui, non seulement ne manquaient de rien, mais vivaient fort à l’aise.

Cette population est composée en partie d’Acadiens et de Canadiens-Français. La compagnie de la Baie d’Hudson y possède un comptoir, et plusieurs autres commerçants sont aussi établis à cet endroit. Vu la perte de la récolte des patates, je laissai quelques quarts de blé d’Inde, que le révérend M. Auger, missionnaire, se chargea de distribuer.

Les pêcheurs qui ne s’étaient pas éloignés et avaient pêché sur la côte même, avaient assez bien réussi, mais ceux qui avaient gagné le large avaient fait une pêche abondante.

Il me fait peine d’apprendre que cette année, (1886) la pêche a complètement fait défaut, et que les habitants de Natashquan se trouvent dans un état critique ; quarante familles ont manifesté l’intention d’aller s’établir sur des terres, et prient, en ce moment, le gouvernement de les aider à accomplir ce projet.[1]

  1. Quelques semaines plus tard, en septembre dernier, le steamer Napoléon iii ramenait ces familles qui se sont établies dans le comté de Beauce.