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EN FLORIDE

bres, ce qui leur donnait une apparence vraiment remarquable.

L’heure du départ approchait. Nous nous rendîmes au quai, afin de nous embarquer sur le vapeur Florida, en route pour Fernandina. Nous nous séparâmes avec regret de notre bon vieux capitaine Daggat, qui nous avait recommandés favorablement au capitaine Cusina, du vapeur que nous devions prendre pour faire le voyage de 200 milles à peu près, en suivant le cours tortueux de rivières ou plutôt, de lagunes, jusqu’au premier port que nous devions toucher, dans la Floride. On avait eu pour nous, à Savannah, tous les égards de la politesse et de la courtoisie, et l’on nous avait priés d’ajourner notre départ, afin de nous faire admirer les points de vue des environs : nos jours, cependant, étant comptés d’avance, nous ne pûmes accepter l’invitation.

Notre départ de Savannah se fit vers les 4 heures de relevée. Le vapeur que nous avions pris était une de ses grandes barges à fond plat, avec roues latérales mues par des engins séparés, dont les chaudières sont chauffées avec du pin résineux. Ce bois, qui donne une chaleur intense, est jeté dans d’énormes fourneaux par une troupe de nègres chauffeurs, dont les chansons et les lazzis sont des plus cocasses. En remontant la rivière, nous passâmes près d’un cure-môle à soupape, employé au creu-