Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 360 —

tmieiit ne bannit pas la méthode, les grands mots ne nuisent pas aux faits, les grandes phrases ne suppléent pas aux idées, les grandes lettres aux appréciations ni les grands gestes aux discussions. C'est donc un hom- mage que,— pour être conséquent avec ses principes,— M. Doumic aurait (hi décerner à la mémoire de Barbey : car l'auteur des P)-npJièlcs du Passé ne reculait pas plus devant les faits, les idées et les discussions, que devant les images et les mots. Seulement, à la Revue des Deux-Mondes, il vaut mieux être ainsi jugé, sans bien- veillance et d'une manière incomplète, que de ne l'être pas du tout. Un jour viendra peut-être où de jeunes écri- vains y feront un juste éloge du romancier de V Ensor- celée eiy rendront pleine justice au critique du Pays, du Constitutionnel q{ du Nain Jaune.

En même temps que Barbey d'Aurevilly grandissait dans l'opinion parisienne, — jusqu'au sein de la Revue des Deux-Mondes, où, sous le principat de Buloz. on ne citait jamais son nom, — ses compatriotes ne l'oubliaient pas. La Société normande du Livre illustré eut l'idée, à la fin de 189(3, d'éditer luxueusement un chef-d'œuvre de l'enfant de SLiint-Sauveur-le-Vicomte : son choix se porta sur le Bonheur dans le Crime, la troisième des Diaboliques. Ce bijou de bibliophiles, illustré de douze compositions de Frédéric Régamey, fut tiré à quatre- vingt-cinq exemplaires. Un normand, M. PaulFestugière, avait été chargé de le présenter au public : il le fit avec- talent et succès, en une étude très vivante où sont marqués d'une main experte les ti-aits de la physionomie si foncièrement normande du rouiancier de VEnsor- celée {{). C'était le premier petit monument qu'on élevât,

(I) Paul FEsridiKKE. In écrivain normand, liurhey d'Aurevilly. (Paris, LecotlVe, cdituur, 1807). — Je ne forai qu'un repi'oclie à M. Festui;iéie :

24