Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/398

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

- 301 -

lîarhey irAui'Ovilly iTa ihuu- pas a icdoiilor lo jiigc- iiuMit do l'hisltiirt' : il lui sora. soimnc l()ul(\ li"ès favorable. Sans scnipulos élroils, lilirr do haines cl do colères, atlVancliic des préjugés qui nous assaillent d(? toutes parts, la postérité n'aura point à se défendre lU) lu séduetion que répandent autour d'elles, comme une contagion bienfaisante, des œuvres telles que VAnKnir 1 m passible, llic Vieille Maîtresse, le Cheralier Ik's ToKches et TV' ijni ne ïneurt pas. VA\e aura le droit d'adniii'cr, sans crainte, même les Prophi'les du Passe: car la doctrine qu'ils renferment est à jamais défmile. Elle dira que le fils dos Chouans du Cotentin fut un excellent poète, un délicieux enfant terrible, qui eut seulement le tort d'ajouter une foi absolue à des vérités relatives. Elle dira surtout que ce poète, qui eut le mérite de rester normand, aristocrate et catholique, fut, tout bien pesé, — sous ce « divin enfantillage » qui con- vient aux poètes, — un être de volonté, de caractère et de force, — un homme, un homme fait pour l'immortalité de la gloire et ayant sculpté dans le bronze de son œuvre la seule statue qui fut dig-ne de lui.

Dans cinquante ans et dans cent ans peut-être, alors que tant de contemporains seront ensevelis pour toujoiws en la nuit du tombeau, le romancier de la Basse-Normandie ne sera pas oublié. Son panache ralliera tous ceux qui ne se résignent point à végéter dans les ornières banales et à s'immobiliser dans les sentiers battus. Son programme de décentralisation littéraire, dégag-é des idées de réaction qui tendraient à le rendre caduc, ne vieillira pas ; aujourd'hui même il semble plus raisonnable «lu'a l'époque prématurée où il fui ébauché. Dès maintenant, on pourrait reprendi-e en tonle sécurité la plupart des articles du fameux manifeste