Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/42

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parailiv un polit Laiiiartiiio, si l'occasion lui vu avait été fournie.

Di's (jiril prit consciciic»^ do ses iiioyotis d'aclioii, Jules Barbey l'ut loulaiilriv A raiii'or(^ de sa \iii.uticMic année, il so montra tel (pi'il était, - littcraii'cincMil paiiant, — et tel qu'il devait rester. La fondation de \d lie rue de Cncn, en octobre IS;}::^, est à cet égard uiu^ dal(» des plus importantes. On connaît lo fameux programme, d'un romantisme échevelé, où Trcbulion et son ami do Saint- Sauveur réclamaient fougueusement l'extension des libertés municipales, politiques et littéraires, elsonmiaient l'opinion publique d'achever l'œuvre révolutionnaire do 17SU et de lS:i() en faisant appel à la décentralisation. Lo but était noble et les intentions louables. Mais sous quelle forme les requêtes ou plutôt les exigences mena- çantes des deux jouviMi((>aux étaient présentées! La ville de Caen en frémit d'horreur. Nos exaltés connuencaient par faire table rase de tout ce qui existait, et, pour mieux déblayer le sol de tous les édilices du passé, s'amusaient à en jeter les pierres a la tête des bourgeois. L'exercice pouvait être réjouissant; seulement, il n'entrait pas dans les goûts de la population caeimaise. C'était bien pis que le gilet rouge du bon « Théo», — celte gaminerie qui risquait de tournei- a la révolte bruyante ! " I.o romaidisme coule à pleins bords » dans les plaines nor- mandes, se fut écrié Royer-dollanl. Poiir\ii, — eussent ajouté les conservateurs de l'endroit, — ipi'il ne coule pas en flots de sang dans les r»ies de la cité! Et les ren- tiers ne dormaient pas sans crainte.

Pour ses débuts, Jules Barbey frappait un coup do maître. S'il méritait le titre de lomanliciue incb'peiidaid, il était plus digne eiK-ore du titre de romantique violéid. Les deux qualités ne s'excluent pas : au contraire, elles