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tion du tabac soit complètement exempte de toute action sur les ouvriers. À vrai dire, on ne concevrait guère, qu’elle pût être sans inconvénients, quand on songe à la composition de cette plante et au principe si énergique qu’elle contient, la nicotine, poison des plus violents. Beaucoup d’ouvriers au contraire ressentent les effets, surtout quand ils se livrent pour la première fois à la manipulation de cette plante ; mais ils sont loin d’être d’une conséquence aussi grave qu’on le croyait autrefois : ces effets sont passagers et les ouvriers finissent par s’y habituer. Il ne faut donc rien exagérer, car l’action du tabac, bien que réelle, n’est pas telle qu’il faut voir dans sa fabrication une chose éminemment nuisible et dangereuse ; ce n’est rien de comparable au plomb ni au mercure ; il n’y a pas même de maladies déterminées, on n’observe que des effets physiologiques bien certains, tels qu’on doit les attendre de la substance dont il s’agit et d’après la connaissance de ses propriétés.

Mais à côté des inconvénients que produit la fabrication du tabac, n’y a-t-il pas comme compensation des effets salutaires ? Ce n’est pas une chose étonnante ni contradictoire ; l’expérience de chaque jour le prouve. Les ouvriers eux-mêmes, persuadés de leur efficacité contre les douleurs rhumatismales, ne connaissent de meilleur remède, après un refroidissement, qu’un bon sommeil sur un tas de tabac en fermentation. M. Mêlier cite, à ce propos et à l’appui du fait, une foule d’observations, qui lui ont été communiquées par M. le docteur Berthelot et desquelles il résulte que des cata-