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la dessiccation. L’observation est juste et prouve une fois de plus jusqu’où va l’imprudence des propriétaires. À l’appui de ce que je viens de dire, je puis citer deux faits observés par M. A. Walravens, médecin-vétérinaire, à Enghien (Belgique).


1re Observation. — Un cultivateur des environs de cette ville avait perdu dans le court espace de huit jours deux chevaux d’une valeur assez conséquente pour lui, et un troisième, atteint de la même affection que les deux premiers, était déjà sans ressources, lorsqu’il vint faire part de ces faits à M. A. Walravens. Les trois sujets en question avaient été traités par des empiriques, qui, ne pouvant déterminer la nature de leur maladie, avaient déclaré chaque fois qu’ils étaient perdus sans recourir à aucun traitement. Le dernier sujet vivant encore, le vétérinaire voulut se rendre compte des divers phénomènes qu’il présentait pour chercher à établir un diagnostic. À son arrivée près de l’animal, il n’eût pas de peine à reconnaître qu’il était sous le coup d’un narcotisme auquel il devait bientôt succomber. Le lendemain en effet la mort arriva et en procédant à l’autopsie, M. A. Walravens trouva toutes les lésions produites par une substance narcotique-âcre. Désireux de s’expliquer comment ces chevaux avaient pris cette substance, il visite les aliments qui leur servaient de nourriture habituelle : parmi ces aliments se trouvaient des balles de lin ; en flairant ces dernières, il est frappé de l’odeur vireuse qui s’en exhale et plongeant la main au fond d’une de ces balles, il en