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dire, ou atténue l’agent toxique. Une partie des principes actifs, perdue au milieu des résidus de la digestion, chemine mécaniquement avec eux jusqu’à leur expulsion au-dehors, et ce qu’il en reste représente une quantité trop petite ou trop divisée, ou bien encore son absorption est trop lente, pour apporter dans l’organisme des troubles sérieux et inquiétants.

Enfin, l’empoisonnement est plus ou moins rapide, suivant que les aliments, contenus dans l’estomac, se composent de substances sèches, ou que ces aliments renferment beaucoup de principes aqueux : c’est ainsi que l’absorption de la nicotine se fait avec rapidité, quand l’animal a mangé des fourrages secs, comme du foin, de la paille, de l’avoine, etc., parce qu’alors leur mélange avec la substance toxique est impossible ou du moins difficile. Si, au contraire, l’estomac contient des substances très aqueuses, du fourrage vert par exemple ou des boissons, les principes actifs se trouvent atténués par leur présence et, par suite de leur mélange plus ou moins intime, ils ont moins de prise sur l’organisme et souvent même ils deviennent impuissants.

On voit par ce simple exposé que les doses varient plus ou moins suivant les circonstances et qu’il est difficile de fixer d’une manière exacte la quantité nécessaire pour produire l’empoisonnement.