1832, un soir qu’il rêvait sur l’Acropole, à l’ombre du Parthénon, il eut comme une révélation de ce que lui gardait la vie : Être orateur et poète ! s’écriait-il, le beau serait de réunir les deux destinées. Nul homme ne l’a fait. Il réalisa ce rêve et il y ajouta une autre gloire, plus rare encore, celle de gouverner une nation comme la France et de la sauver d’elle-même dans une heure de péril. Mais, là encore, n’a-t-il pas été prophète et n’a-t-il pas dépeint sa brève dictature de 1848 dans les deux vers de son épître à Walter Scott écrits en 1831 :
Et le pouvoir, rapide et brûlant météore,
En tombant sur nos fronts nous juge et nous dévore.
Et, puisque j’ai cité ces vers, je finirai par ceux qu’il adressait il y a trois quarts de siècle à un poète malheureux :
Ceux qui l’ont méconnu pleureront le grand homme.
Dans la même pièce, il lui disait encore :
Quand nous ne sommes plus, notre ombre a des autels.
Le centenaire qu’on vient de célébrer avec tant d’éclat en est la preuve et le glorieux commentaire.
L’avenir ne le démentira pas. La gloire du poète aura peut-être des éclipses ; le nom n’en