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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/147

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joug de fer, les tracasseries incessantes, l’effort constant pour maintenir l’équilibre des caractères opposés en contact. L’amour ; c’était en vain qu’elle s’efforçait de ne pas le considérer comme une grossière plaisanterie. Que lui restait-il donc, si ce n’est l’idée de la nécessité de vivre, de borner ses désirs, et de voir chaque jour ses facultés s’émousser pour la joie et pour la peine.

Que de plaisirs elle avait goûtés qui n’existaient plus pour elle ! Elle s’étonnait de ne plus entendre dans la musique cette voix qui la traversait autrefois d’une émotion indicible. Au théâtre, elle ne voyait que l’acteur. Dans les livres même, elle sentait l’effort de l’écrivain, et ses préférences anciennes s’évanouissaient sans qu’elle pût les remplacer.

Un seul intérêt l’attachait encore complètement : ses enfants, qui suffisaient à remplir tous les vides ; en attendant d’en creuser de plus poignants.

Tandis que le train ralentissait, entrant